Publication d’un article dans le n°4 de la revue Curseurs
L’hyper-connectivité et l’accélération de la société, entamées avec l’industrialisation et amplifiées par les technologies modernes, ont profondément modifié nos modes de vie. Des outils comme Google Maps, initialement conçus pour la navigation, sont devenus des services multifonctionnels, répondant à divers besoins quotidiens à une vitesse record. Ces technologies, si elles facilitent la vie, suscitent aussi des dépendances et des comportements paradoxaux, notamment la déconnexion, volontaire ou subie. Certaines personnes choisissent consciemment de limiter leur usage des technologies pour préserver leur bien-être, tandis que d’autres subissent des effets cognitifs négatifs liés à une surcharge informationnelle constante.
Le texte met aussi en lumière l’impact de la confiance accordée aux outils numériques. Par exemple, des études montrent que l’usage fréquent de systèmes de navigation comme Google Maps peut diminuer notre mémoire spatiale et affaiblir la confiance en nos propres capacités. En remplaçant progressivement notre intuition et nos repères personnels par des instructions numériques, ces outils exercent une forme de contrôle sur nos comportements, modifiant ainsi notre rapport à l’espace et à l’autonomie. Ce phénomène peut être perçu comme un affaiblissement de l’estime de soi, car nous en venons à dépendre d’outils que nous considérons comme plus fiables que nos propres sens.
Enfin, le texte explore la notion de “boussole interne”, qui représente une orientation intuitive dans l’espace, et la met en parallèle avec la psychogéographie. Ce concept montre comment les environnements, qu’ils soient physiques ou numériques, influencent nos émotions et comportements. La psychogéographie, à travers la pratique de la dérive, propose une manière de se réapproprier l’espace par l’exploration aléatoire, sans être guidé par des objectifs précis. Toutefois, avec les évolutions récentes de Google Maps, comme la vue immersive et la personnalisation des trajets, cette expérience d’exploration est désormais conditionnée par des algorithmes, réduisant la place laissée au hasard et à la découverte spontanée. Cela souligne comment la technologie redéfinit notre perception et notre interaction avec le monde, souvent en l’orientant vers un espace marchand contrôlé.
